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Budget 2026 : les niches fiscales, un sujet de discorde pour les Français

Alors que le gouvernement cherche à économiser 40 milliards d’euros pour boucler le budget 2026, la réduction des niches fiscales revient au cœur des débats. Perçues comme des leviers d’économies potentiels, elles se heurtent pourtant à une forte réticence de l’opinion. Un sondage exclusif réalisé par YouGov pour MoneyVox révèle le scepticisme persistant des Français face à ces coupes fiscales.
 

Interrogés sur les niches fiscales les plus coûteuses, les sondés peinent à se prononcer clairement. Moins d’un Français sur deux se dit favorable à la suppression d’une des six niches fiscales présentées, comme l’exonération des heures supplémentaires ou les réductions d’impôt liées aux dons. Un tiers ne souhaite en supprimer aucune et près d’un cinquième avoue ne pas savoir laquelle cibler. Pour Maxime Chipoy, président de MoneyVox, ce flou traduit une réalité bien connue : chaque niche a ses défenseurs. « L’adage “dans chaque niche fiscale, il y a un chien qui mord” se confirme. Supprimer une niche revient à augmenter un impôt, ce qui suscite forcément peu d’enthousiasme », souligne-t-il.
 

La suppression de l’abattement de 10 % sur les pensions de retraite, souvent évoquée comme piste d’économies, est particulièrement impopulaire. D’après le sondage, 65 % des Français y sont opposés. Cette résistance est massive chez les plus de 55 ans, mais elle s’étend également aux générations plus jeunes. Chez les 25-34 ans, par exemple, seuls 37 % y seraient favorables. Un phénomène qui surprend Maxime Chipoy, qui y voit une forme de solidarité intergénérationnelle, alors même que les retraités français disposent souvent d’un niveau de vie supérieur à celui des actifs.
 

Les micro-niches en vue

Le gouvernement envisage également de s’attaquer aux micro-niches, ces dispositifs bénéficiant à moins de 100 contribuables. Parmi celles évoquées dans l’enquête, seules deux recueillent environ 30 % d’avis favorables à leur suppression : l’étalement de l’imposition des primes versées aux athlètes olympiques et l’exonération accordée aux agents du ministère de la Défense dans le cadre de départs volontaires. Les autres niches, telles que l’exonération liée au Plan d’épargne avenir climat ou les avantages fiscaux accordés aux successions de policiers ou douaniers décédés en mission, ne suscitent que peu d’hostilité. Là encore, une part importante des sondés préfère ne pas se prononcer ou refuse de toucher à ces avantages fiscaux.
 

Pour Maxime Chipoy, cette hésitation n’est pas surprenante. Les micro-niches sont souvent peu connues du grand public et apparaissent comme des exceptions justifiables. Elles représentent toutefois un coût de gestion important pour l’administration fiscale. À défaut d’un consensus sur leur suppression, la question de leur efficacité et de leur rationalisation reste posée.
 


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